Tunis, Takrouna, Kasserine, Enfidha, Mareth sont des régions qui ont été le théâtre de grandes batailles pendant la Seconde Guerre mondiale. Lignes de front, villes fortifiées, champs de bataille, cimetières et columbariums constituent autant d’endroits qui reflètent notre histoire et invitent le public à découvrir ce patrimoine. Selon le ministère de la Guerre français, le nombre de Tunisiens tombés au «champ d’honneur» s’élève à 16.509, soit 26,4% de la population tunisienne combattante à l’époque. Si plusieurs combattants qui ont survécu ont basculé vers l’armée tunisienne en 1957 et sont connus, car ils ont eu une excellente carrières militaire, ceux qui ont péri restent méconnus et leurs corps sont dispersés sur plusieurs sites et pays. Ils n’ont eu droit ni à l’honneur, ni à la reconnaissance.
Ce n’est pas le cas pour leurs frères d’armes américains, anglais ou français morts pendant les combats en Tunisie. En effet, afin de procéder à l’identification de 2.841 soldats américains tombés sur le champ d’honneur en Tunisie au cours de la Seconde Guerre mondiale, un mémorandum d’entente pour le rapatriement des restes de ces soldats inconnus a été signé entre le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Othman Jerandi, et la chargée des affaires de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Tunis, Natacha Franceschi. Une analyse ADN des restes de ces soldats permettra de les identifier afin de permettre à leurs familles de se recueillir sur leurs tombes.
Mais ce mémorandum est avant tout une leçon de reconnaissance envers tous les combattants de la seconde grande guerre qui doivent être connus et portés en haut de la liste des glorieux soldats qui sont fiers d’avoir participé à la libération de la Tunisie du joug de la barbarie nazie. Sans leur sacrifice, le monde libre n’aura pas été tel qu’il est aujourd’hui. L’identification de ces soldats dépasse tous les clivages nationaux, politiques ou idéologiques. Une fois connus, ces soldats et leurs frères d’armes tunisiens doivent être portés en haut de l’histoire.